"Les oiseaux des jardins de Normandie"
Bien plus qu’un livre, c’est un véritable guide que nous proposent les co-auteurs Gérard Debout et Nicolas Klatka. Avec « Les oiseaux des jardins de Normandie », impossible de ne pas devenir incollable sur ces petits volatiles qui égayent nos jardins en villes et campagne, terrasses et balcons. L’ouvrage se décline en plusieurs chapitres. L’un d’eux est consacré aux trente espèces les plus familières que l’on peut facilement observer, à l’image de Fauvette à tête noire, de la Grive musicienne, de la Mésange Charbonnière, du Chardonnet élégant ou du Rougegorge familier,… Il s’agit là d’un vrai recensement soigneusement documenté et illustré, idéal à avoir sur soi lors d’une balade champêtre, par exemple, pour reconnaître les oiseaux qui nichent ici et là et tout savoir sur leur identité. Le lecteur peut aussi en apprendre plus sur comment les aider à (sur)vivre, sur leur rapport avec l’humain ou encore sur le grand comptage annuel. Un livre que Ba’Di la Normandie recommande !
« Les oiseaux des jardins de Normandie », 32 pages, aux éditions Orep.
Rencontre avec Nicolas Klatka, ornithologue et co-auteur du livre
Combien d’oiseaux dits « de jardin » existe-t-il et quelques sont les plus communs ?
C’est difficile à dire. Le livre en recense trente pour la Normandie. Ensuite, dans un jardin classique, accueillant pour les oiseaux, on peut parfois observer une dizaine d’espèces. Ce que l’on sait en revanche, c’est que pour tous milieux – jardins, zones humides, littoral, forêts,… – et toutes saisons confondues, 396 espèces d’oiseaux sont recensées en Normandie, soit 68% des espèces observées en France.
Pourquoi est-ce si important d’avoir des oiseaux dans nos jardins ?
Déjà, tout le vivant est important dans un jardin, chaque espèce a un rôle à jouer. Les oiseaux ont des régimes alimentaires divers et variés. Ils ont un rôle de régulation et de prédateurs d’indésirables, comme les escargots, chenilles, larves d’invertébrés,… C’est un équilibre dans la biodiversité. Mais les oiseaux viennent dans le jardin uniquement si celui-ci est accueillant. Dans le livre, il y a justement un chapitre qui explique comment faire pour le rendre accueillant. L’occasion de rappeler que, contrairement aux idées reçues, des graines dans des mangeoires ne suffisent pas à sauver les oiseaux et parfois, c’est même néfaste.
Avec le dérèglement climatique et l’activité humaine, nos oiseaux sont-ils en danger et menacer de disparition ?
Ça dépend des espèces. On observe de plus en plus d’espèces du Sud arriver en Normandie. Pour d’autres, il y a en a déjà qui disparaissent, mais ce n’est pas forcément lié au dérèglement climatique. Par exemple, le Moineau friquet, bien qu’il en reste quelques bastions, a quasiment disparu. Ça serait lié à la destruction de son habitat comme les haies et vieux arbres, à la rénovation des vieux bâtiments, à l’utilisation des pesticides ou encore à la modernisation des pratiques agricoles. Mais il n’y a encore rien de sûr pour confirmer cela. Pour le Verdier d’Europe, le grand comptage annuel montre une chute de sa fréquentation en Normandie. En 2021, il a été observé dans 27% de jardins normands, alors que c’était 46% en 2016. Cette fois, sa disparition progressive serait liée à la maladie appelée trichomonose.
Pourquoi faut-il absolument se procurer votre livre ?
Il a été fait comme des petites fiches rapides à lire, en apportant des anecdotes sur les espèces. Ce livre est un peu une porte d’entrée pour donner envie aux lecteurs d’aller plus loin dans sa démarche de mieux comprendre les oiseaux. Et pourquoi pas participer aussi au grand comptage annuel.
En parlant du grand comptage, rappelez-nous son histoire
Le grand comptage des oiseaux de jardin a été importé en Normandie en 2004 par un Anglais. A l’origine, son but était de sensibiliser les enfants dans les écoles. Il a ensuite été décidé d’en faire un événement grand public. Et depuis 2013, le grand comptage annuel est devenu national. L’année dernière (en 2023), il y a eu 5116 participants en Normandie à travers 3884 jardins.
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